A partir de l'EPA, les eicosanoïdes sont formés et agissent favorablement sur :
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Les réactions inflammatoires (au début, la diffusion et l'arrêt via des Prostaglandines PGI, Leucotriènes LT),
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La pression artérielle et sur les fonctions des plaquettes sanguines (Thromboxanes TX, Prostacycline PGI),
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La production d'anticorps, de l'immunoglobuline A.
Ils exercent donc une influence positive sur le système immunitaire et cardiovasculaire.
Rôle du DHA sur le cerveau
Il existe une forte implication des oméga-3 à longue chaîne (DHA) dans les fonctions cérébrales.
Les tissus nerveux possèdent la plus forte concentration en acides gras après les masses adipeuses. La rétine et le cortex cérébral sont particulièrement riches en acides gras à longue chaîne. Le
DHA (appelé acide cervonique) peut constituer jusqu’à plus de 50% de la teneur en acide gras des phospholipides de ces tissus, ce qui suggère sa forte implication dans les fonctions neuronales.
Les AGPI (acides gras polyinsaturés) à longue chaîne jouent un rôle très important dans la structure, le développement et le fonctionnement du cerveau. On sait que les AGPI à longue chaine s’incorporent dans les phospholipides des membranes neuronales et modifient la fluidité membranaire, ils agissent
sur la synthèse des neurotransmetteurs (sérotonine et dopamine) ainsi que sur leur liaison avec des récepteurs.
Une modification de la teneur en acide gras essentiels des membranes synaptiques peut affecter le fonctionnement neuronal en altérant d’une part, le fonctionnement des récepteurs membranaires, des canaux ioniques et des enzymes, et d’autre part, en affectant la transmission des signaux intra et intercellulaires générés par des messagers secondaires dont les acides gras à longue chaîne sont les précurseurs.
Il est donc possible chez l'humain que certains troubles comportementaux soient liés à des altérations des processus de neurotransmission monoaminergique, ces altérations pouvant être induites ou plus vraisemblablement aggravées par un déséquilibre en AGPI.
Rôle de L’EPA sur l’inflammation
Le ratio Oméga 6/Oméga 3 joue un rôle déterminant dans la réaction inflammatoire. Ce ratio influence les divers aspects de la neurotransmission sérotoninergique, noradrénergique et dopaminergique.
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Comment lier inflammation, troubles psychiatriques et AGPI ?
Les membranes des cellules sont constitués de phospholipides avec en position 2 un AGPI. les AGPI sont hydrolysés par la phospholipase A2 au cours de la réaction inflammatoire. Les oméga 6 libérés sont métabolisé en prostaglandines et leucotriène avec un potentiel inflammatoire accru, comparativement à ceux générés par la famille des oméga 3.
La supplémentation en oméga 3 diminue les cytokines inflammatoires or celles-ci entrainent des symptômes de dépression.
Au total il apparaît évident que les Oméga 3 et la balance Oméga 6 / Oméga 3 peuvent jouer un rôle favorisant dans l’éclosion ou l’aggravation de certaines dépressions.
Les études épidémiologiques montrent que dans les pays où la consommation de poissons est importante, les cas de dépression sont moins fréquents.
Certaines études épidémiologiques réalisées dans plusieurs pays ont par ailleurs mis en évidence une corrélation négative entre la consommation d’AGPI ω 3 à longue chaîne et l’incidence de l’état dépressif.
La même association existe pour la dépression postpartum, dont la prévalence est également corrélée négativement au statut phospholipidique plasmatique de la mère (12, 13). En effet, le statut en oméga-3 baisse de manière physiologique dans le sang au cours du troisième trimestre de la grossesse.
On a aussi constaté que l'organisme des personnes déprimées présentait de faibles taux sanguins d'acides gras essentiels de type oméga-3, notamment d'EPA et de DHA. (14)
On peut considérer que la prise d'acides gras oméga-3 parallèlement au traitement antidépresseur conventionnel réduit les troubles dépressifs.
Le rôle des acides gras oméga-3 dans les troubles psychiatriques n'a été envisagé que récemment puisque les résultats des premiers essais cliniques testant l'efficacité des acides oméga-3 en psychiatrie ont été publiés en 1999 (15). Depuis d'autres résultats d'essais cliniques ont été publiés
Il semble que l'EPA (à raison de 1 g par jour), soit l'acide gras qui influe positivement sur la dépression, car il en a réduit les symptômes au cours de deux études (92 sujets en tout).L'EPA a aussi donné des résultats positifs en réduisant les symptômes de dépression et les comportements agressifs chez 30 sujets atteints de trouble de la personnalité. (18)