Pharmacie francaise spécialisée en homéopathie médecine douce et préparations magistrales

L’hypnose permet de réduire la consommation de médicaments antalgiques et de sédatifs.

Loin de l’image souvent fantaisiste véhiculée dans le grand public, l’hypnose suscite de plus en plus d’intérêt chez les patients et les professionnels de santé, au point de faire son apparition dans les maternités, les hôpitaux, en service anesthésie, pour traiter les douleurs chroniques et les dépressions…

Efficace ou inutile ?


Les chercheurs de lnstitut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont évalué l’efficacité de cette pratique et présentent leurs conclusions dans un rapport remis à la Direction générale de la santé et rendu public mardi 8 septembre.
Rédigé sous la direction du professeur Bruno Falissard, psychiatre et directeur de l’unité santé mentale et santé publique de l’Inserm, le document établit que l’hypnose présente bien un intérêt thérapeutique lors d’anesthésie, dans des cas aussi variés que l’extraction de dents de sagesse ou la biopsie mammaire…



« Amplifier les ressources internes du patient »


Dérivée du mot grec « hypnos » (« sommeil »), l’hypnose désigne au contraire un état de conscience modifié, différent de l’état de veille ou du sommeil – comme lorsque l’on s’évade, que l’on fait un trajet et que l’on ne s’en souvient pas. Si l’utilisation de l’état hypnotique est très ancienne, l’hypnose s’est développée dans le milieu médical depuis le XVIIIe siècle, et elle est utilisée à différentes visées : antalgique, sédative, psychothérapeutique, etc. Par la parole, le praticien en hypnose induit chez le patient cet état de conscience particulier, « qui peut être utilisé pour amplifier les ressources internes du patient de lutte contre l’anxiété et la douleur et faire disparaître des symptômes », décrit le rapport.

Les chercheurs se sont fondés sur cinquante-deux essais cliniques contrôlés comprenant plus de cent sujets. Concrètement, « les études montrent que l’hypnose permet de réduire la consommation de médicaments antalgiques et de sédatifs » pendant ces interventions de chirurgie, souligne la docteure Juliette Gueguen (Inserm), coauteure de ce rapport de plus de deux cents pages. L’utilisation de l’hypnose en anesthésie réduit aussi la durée des hospitalisations, explique le docteur Marc Galy, anesthésiste à l’hôpital Saint-Joseph à Paris.

Si le rapport de l’Inserm montre aussi le bénéfice de l’hypnose dans le cadre de la prise en charge du côlon irritable, il pointe cependant que les données actuelles sont « insuffisantes, voire décevantes », concernant le sevrage tabagique, de même qu’elles ne montrent pas de réduction du recours à la péridurale lors de l’accouchement.
Les auteurs du rapport soulignent toutefois la difficulté de mesurer l’effet de l’hypnose dans la pratique clinique, comme on le ferait pour un médicament. « Les études visant à évaluer l’effet clinique de l’hypnose obligent à repenser les standards méthodologiques classiques. L’évolution est aussi qualitative et repose sur la mesure du bien-être du patient », tempère le professeur Falissard, qui appelle à plus d’études sur le sujet.

Source : lemonde.fr (Pascale Santi) - le 08/09/2015
L’hypnose permet de réduire la consommation de médicaments antalgiques et de sédatifs.