Une panoplie des nouveaux médicaments
« Nous sommes passés de traitements lourds et longs, avec des effets indésirables et des taux de guérison de l’ordre de 70% à des traitements simples (un ou deux comprimés administrés par voie orale), courts, bien tolérés et qui assurent des taux de guérison de plus de 95% le plus souvent en seulement trois mois », a souligné vendredi le Professeur Victor de Lédinghen (CHU de Bordeaux), secrétaire général de l’Association française pour l’étude du foie (AFEF).
La panoplie des nouveaux médicaments disponibles en France, des antiviraux d’action directe (AAD), parmi lesquels le Solvadi, ne cesse de s’agrandir. Au nombre de 7 actuellement, ils seront bientôt 9 (avec la combinaison grazoprevir + elbasvir du laboratoire américain Merck).
« Plus il y aura de molécules, plus cela fera baisser les prix » de ces traitements encore très coûteux aujourd’hui, dit-il, évoquant d’autres molécules attendues (beclabuvir de BMS et GS-5816 de Gilead) en 2016. « C’est la première fois dans l’histoire de la médecine qu’on peut guérir une maladie chronique grâce à un traitement médical de trois mois sans effets indésirables sévères », se réjouit le Professeur Victor de Lédinghen.
Avec 14.000 patients traités grâce à ces nouvelles molécules en 2014, et sans doute plus de 15.000 en 2015, ce sont en deux ans 30.000 malades les plus sévèrement atteints qui ont été traités en deux ans. Les autres devront progressivement en profiter, selon cette société française d’hépatologie, qui émet de nouvelles recommandations thérapeutiques.
Le dépistage est généralement tardif qui complique le traitement
Les spécialistes conseillent notamment de faire accéder à ces traitements tous les patients atteints de fibrose, modérée à sévère (une marque des dommages subis par le foie) ou de cirrhoses, de cibler les patients infectés par un type plus agressif du virus (le « génotype 3″) ainsi que ceux à risques élevés de transmettre l’infection (usagers de drogue, détenus…)
En France métropolitaine, 230.000 personnes ont une infection chronique active (avec multiplication du virus décelable dans le sang). La maladie évolue le plus souvent silencieusement et le dépistage est généralement tardif, ce qui explique que seule la moitié des sujets infectés connaît son statut sérologique.
L’hépatite C est une cause de cirrhoses et de cancers du foie.
L’hépatite C c’est quoi ?
L’hépatite C est une maladie infectieuse transmissible par le sang et due au virus de l’hépatite C (VHC ou HCV en anglais), qui s’attaque au foie. L’infection se caractérise par une inflammation du foie (l’hépatite) qui est souvent asymptomatique, mais qui peut évoluer vers une hépatite chronique et plus tard une cirrhose (fibrose cicatricielle du foie) et un cancer du foie.
Le virus de l’hépatite C (VHC) se transmet par contact de sang à sang. Il n’existe aucun vaccin disponible contre l’hépatite C, en revanche des médicaments (le sofosbuvir, Sovaldi, du laboratoire américain Gilead, et le daclatasvir, Daklinza, du laboratoire Bristol-Myers Squibb) sont capables de guérir plus de 90 % des patients en quelques mois. Les symptômes de l’infection peuvent être contrôlés médicalement et, chez une certaine proportion des contaminés, le virus peut être rendu indétectable par l’administration de médicaments anti-viraux au long cours. Bien que la prise en charge médicale précoce soit utile, les personnes atteintes d’une infection par le VHC ne présentent souvent que des symptômes bénins et, par conséquent, ne sont pas demandeuses d’un traitement. On estime que 150 à 200 millions de personnes dans le monde sont infectées par le virus de l’hépatite C essentiellement par la transfusion de sang qui n’a pas été soumis à un dépistage et la réutilisation d’aiguilles et de seringues non stériles. Le virus de l’hépatite C est l’un des six virus connus de l’hépatite virale : A, B, C, D, E, G.
170 millions de personnes sont atteintes d’hépatite C chronique dans le monde, dont 237 000 en France. On enregistre entre 2 700 et 4 400 nouvelles contaminations et 2 600 décès par an en France.
Source : lesnewseco.com - le 01/06/2015